Lieux

Petite, mes parents avaient décidé de me faire visiter une nouvelle ville chaque année pour mon anniversaire. De là me vient sans doute le goût pour la promenade urbaine et la découverte de nouveaux lieux. Jeune chercheuse, j’ai travaillé sur la représentation urbaine et sur les livres illustrés consacrés aux villes.
À la KU Leuven, j’ai effectué une recherche postdoctorale dense sur les portraits de lieux (villes et pays). Nous avons réalisé, avec David Martens, une exposition sur les « Pays de papier », un livre illustré et dirigé plusieurs numéros de revue.
J’ai poursuivi mes recherches sur les lieux en la resserrant sur les lieux de création : j’ai publié plusieurs articles sur la question de la résidence d’artiste, comme sur les bureaux et bibliothèques d’écrivains. J’ai aussi publié nombre de textes personnels sur les villes italiennes, sur Bruxelles ou sur Paris.

Paris, petite anthologie du désamour

Anne Reverseau, Paris. Petite anthologie du désamour, de Rabelais à Mano Solo, Parigramme, 2013, 112 p.
De mots d’esprit en témoignages désabusés, de cris désespérés en satires subtiles, l’aversion pour Paris ne cesse d’alimenter la littérature. La déception de ceux qui découvrent la ville pour la première fois, parfois scandalisés, en est la source première. Le regard des Parisiens sur leur propre ville n’est pas plus tendre, qui bien souvent exprime le dégoût, le mépris et le désir d’ailleurs.
Poèmes, lettres, extraits de roman : prenant le contrepied des anthologies à la gloire de Paris, I hate Paris rassemble des textes de toutes époques et de toutes origines. D’un siècle à l’autre, les critiques adressées à la capitale se répondent : saleté, arrogance, immoralité, vanité… Mais la permanence des thèmes ne fait que souligner la singularité des regards et la vigueur des styles, qui donnent à chacun de ces textes son sel, sa saveur propre.

Paper cities

Paper Cities. Urban Portraits in Photographic Books, s. dir. Susana S. Martins & Anne Reverseau, Leuven, Leuven University Press, 2016, 238 p.
Cet ouvrage, issu en partie d’une session de conférence d’histoire urbaine à Lisbonne de 2014, regroupe des études sur la représentation photographique des villes, de Tokyo à Paris en passant par les villes italiennes et américaines. L’accent est mis sur la spécificité du genre éditorial du portrait de ville illustré par la photographie (en anglais).
Avec des contributions de Steven Jacobs, Simon Dell, Hugh Campbell, Steven Humblet, Chris Balaschak, Annarita Teodosio, Cecile Laly, Mónica Pacheco, Douglas Klahr, Johanna M. Blokker et Philip Goldswain.

Pays de papier

Exposition, Pays de papier, Musée de la photographie à Charleroi, 25 mai au 22 septembre 2019.
Publication : Pays de papier, les livres de voyages de David Martens et Anne Reverseau, catalogue d’exposition, Mont-sur-Marchienne, Musée de la Photographie, 2019, 192 p.
Les photographes ont la bougeotte et, de leurs voyages, ont toujours rapporté quantité d’images. Publiées dans des livres ou des magazines, ces photographies ont permis à de nombreux lecteurs de découvrir des lieux qu’ils n’avaient jamais visités. Elles ont rendu vivants les pays, les régions ou les villes dont ces publications entendaient faire le portrait en présentant leur géographie, leur histoire et leurs populations. Ces ouvrages et articles de périodiques illustrés constituent un genre méconnu, le "portrait de pays". Son âge d’or s’étend de l’entre-deux-guerres à la fin des Trente Glorieuses, et correspond à l’essor du tourisme de masse. Relevant d’une production largement stéréotypée et fréquemment instrumentalisée sur le plan idéologique, ces pays et ces villes de papier n’en comptent pas moins plusieurs pépites. Si ces publications sont le fait de contributeurs parfois un peu oubliés, nombreux sont les photographes de renom (Izis, Paul Strand, Doisneau…) et les écrivains célèbres (Prévert, Giono, Cendrars…) qui ont participé à ce boom éditorial à la faveur duquel se sont illustrées de nombreuses maisons d’édition, au premier rang desquelles La Guilde du Livre, le Seuil ou encore Arthaud. Dans la vaste bibliothèque du voyageur, ces livres de photographies présentent les visages de contrées lointaines (Chine, Japon, Liban, Algérie), de lieux de villégiatures plus proches (Provence, Venise, Paris) ou d’espaces parfois situés à deux pas de chez soi (Belgique). Ce continent éditorial à redécouvrir permet au lecteur, aujourd’hui encore, de profiter des joies du voyage sans se lever de son fauteuil.

Lieux de création

« Lieux de création » est un groupe de contact FNRS, porté par Laurence Brogniez (ULB) et Anne Reverseau (FNRS/UCLouvain), avec la collaboration de Jessica Desclaux (Sorbonne-Université), créé en 2024.
Buts du groupe :
1. réunir historiens de la littérature, historiens de l’art, spécialistes d’architecture ou
d’aménagement intérieur, géographes, sociologues, etc., intéressés par la question des
lieux de création du XIXe siècle à nos jours.
2. faire dialoguer ces spécialistes, universitaires, avec les artistes qui sont nombreux à
travailler autour des questions de l’atelier, du bureau ou de la chambre de création, et
plus largement autour du rapport entre espace et processus créatif.
3. organiser des manifestations scientifiques et culturelles liées à la question des espaces
de création : séminaires, colloques, publications, mais aussi visites de lieux et
expositions.

Résidences d’artistes et d’écrivains

Je m’intéresse à la question des lieux de création que sont les résidences d’artistes et d’écrivains depuis longtemps. Sur la question, j’ai publié, par exemple, ces trois articles :

Chantal Vey, « Foce Varano (Italie) », 2018

« La résidence d’écriture ou l’injonction tacite du portrait de lieu », dans La Résidence d’auteurs : création littéraire et médiations culturelles (2). Territoires et publics, s. dir. C. Bisenius-Penin, Questions de communication, série « Actes », n°35, 2016, p. 147-162 (à partir d’une communication au colloque La Résidence d’auteurs : figurations de l’écrivain, configurations institutionnelles & médiations culturelles, Metz, France, 3-4 décembre 2015).

« Photographes en résidence : quels portraits de lieu ? », dans Focales, n°4, 2020 (à partir des expériences récentes de trois photographes français, Chantal Vey, Carol Müller et Charles Delcourt)

Dimitri Vazemsky, Écrire. © Rémi Vimont, 2015

« La résidence comme ‘greffe’ de l’écrivain sur un territoire », Recherches et travaux, n°96, « Ancrages territoriaux de la littérature », s. dir. Mathilde Labbé, 2020 (à partir des expériences de résidence de François Bon, de Chantal Neveu et de Dimitri Vazemsky, discutées lors de la communication dans la journée d’études LIMECO (Nantes, 12-13 octobre 2017))

Numéro thématique "Circulation iconographique et identités nationales"

Images d’un pays. Circulation iconographique et identités nationales / Images of a country. Iconographic Circulation and National Identities, s. dir. A. Reverseau & G. Yanoshevsky, numéro bilingue, Image & Narrative, 22.2, juin 2021.
Ce numéro de revue analyse le phénomène de la circulation des images nationales dans des ouvrages illustrés (comme les portraits de pays à la façon de « Petite Planète »), des chroniques géographiques photo-illustrés en revues ou des séries de cartes postales. Il cherche à mettre l’accent sur la chaîne des acteurs impliqués lors de la reprise des mêmes images (photographes, éditeurs, agences, auteur) et sur le partage des responsabilités dans la reproduction des clichés nationaux. Il envisage ce phénomène sur une longue durée, depuis la reprise des images de l’Antiquité, et dans une aire géographique diversifiée, centrée sur l’Europe mais ouverte à l’Argentine, aux États-Unis et à Israël (à partir de la session de conférence « Images d’un pays : reprise et circulation iconographique au XXe siècle », IAWIS, 2017).

Nos résidences - PAF

Ma fascination pour la question de la résidence m’a amenée à monter en 2018 un "Programme d’Accompagnement Fantaisiste"(le "PAF !") qui visait à inventer, collectivement, nos résidences d’artistes.
C’était un programme de coaching en ligne, en 21 semaines : les participants recevaient chaque semaine des « expériences » auxquelles ils pouvaient répondre de façon très libre. Ces « expériences » étaient autant d’exercices réunis, par cycles de 3, autour de thématiques comme le lieu, le temps ou le laboratoire…
Ce projet a donné lieu en 2020 à une micro-édition, Nos résidences, qui porte fièrement le numéro 5 chez Soanne édition.
Lire la totalité du Programme d’Accompagnement Fantaisiste

Atelier Cabanes

"habitat groupé", généré par Dall E, 2024

« À la recherche de nos cabanes », atelier d’écriture et d’iconographie. Conception et animation, dans le cadre du festival Nuits d’encre, Nocturne du Musée L, Louvain-la-Neuve, 20 mars 2025.
Partons collectivement à la recherche des lieux pour écrire : ces cachettes, abris ou refuges, réels ou imaginaires, qui nous inspirent. Inventons nos cabanes idéales, par le texte et par l’image.

A la recherche de nos cabanes

Une ville italienne

Description d’une ville italienne qui n’en est pas une, mais plusieurs.
Amalgame de souvenirs de déambulations en Italie en 2001, 2006, 2009, 2011, 2014, etc.
Soanne édition n°24 (2024)